SWEET DOG ON THE MOON & (PARENTHESES)

Soirée « Collision Collective » de la Fédération Grands Formats : Le collectif Pégazz & l’Hélicon invite le duo (Parenthèses) du collectif Oh! Pour cette soirée inter-collectifs ! 

La création “Sweet Dog on the Moon” s’axe autour de la rencontre du trio Sweet Dog avec deux musiciennes majeures du paysage des musiques improvisées : la multi-clarinettiste Catherine Delaunay et la chanteuse Emilie Lesbros.

La première, Catherine Delaunay, rencontrée par Julien Soro dans l’ONJ de Frédéric Maurin, est avant tout une fabuleuse instrumentiste, d’une formation classique allant de la musique ancienne à la musique contemporaine. Puis, en se tournant vers les musiques improvisées, elle offre son son si reconnaissable et unique à des projets d’envergure de grands musiciens de Jazz Français comme Marc Ducret, Claude Tchamitchian, Régis Huby, Hélène Labarrière etc…Sa maîtrise de plusieurs clarinettes, de la piccolo au Cor Basset, rend sa palette sonore très large et en même temps si personnelle et singulière.

La seconde, Émilie Lesbros, se définit elle même comme chanteuse, poète et compositrice. On peut ajouter à cette liste qu’elle est aussi multi-instrumentiste et improvisatrice. Elle s’installe à New York en 2013 pour huit ans de collaborations avec la crème du Jazz improvisé New Yorkais, notamment le saxophoniste Darius Jones et le contrebassiste Barre Phillips. Sa voix puissante et douce à la fois fait appel aux grandes voix engagées du jazz comme Abbey Lincoln et Jeanne Lee mais aussi à des chanteuses folks comme Joni Mitchell, Agnès Obel et même Jeanne Added.

La singularité de leur discours d’improvisatrice et la puissance de leur voix propre vont enrichir la matière brute du son du trio originel. Le jeu libre et la capacité à créer sur l’instant des compositions aux formes plus ou moins complexes resteront le ferment principal du groupe. L’identité sonore de Sweet Dog sera bouleversée par l’apport du chant et de la clarinette qui permettront un décollage lyrique et des enchevêtrements mélodiques renforçant l’aspect orchestral du trio devenu quintet.

Au spectre des influences pop-rock de Radiohead et Alasnoaxis de Jim Black aux influences jazz de Tony Malaby et Chris Speed, viendront s’ajouter celles de la musique contemporaine minimaliste et électronique.

En première partie du concert, retrouvez le collectif OH! pour un duo saxophone - piano intitulé "(Parenthèses)". 

Point de suspension, ici, on parle de parenthèses. Rien d’éthéré ni de vaporeux, pourtant. Loin du commentaire anecdotique, ce contenu de parenthèse est du genre essentiel. Du genre à l’ouvrir, quoi. Michael Alizon et Jean-René Mourot savent ce qu’ils font. Ce qu’ils jouent. Abstraction assise sur une solide complicité depuis 2016, structures aussi complexes qu’évidentes, le duo taille dans la matière brute pour tracer des lignes à l’élégance lente, à l’énergie vivace. Abstraction donc, pour la forme, profondeur du dialogue, pour le fond. De leur instrumentarium minimal, sax et piano, les récits naissent. Sensibles, diablement ancrés dans une certaine tradition du jazz de chambre, divinement propulsés par une maîtrise de l’élégie classique. Expressionniste et vive, la musique n’est, ici, pas loin d’une suite de traits vifs, loin, très loin de la fermer, cette parenthèse ouverte à chaque mesure.